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Au grand galop - Duruthy et l'art des origines

Au grand galop - Duruthy et l'art des origines

L'exposition est prolongée du 19 mai eu 14 novembre 2021 en raison de la crise sanitaire

Abbaye d'Arthous

Hastingues




Du 2 juin au 15 novembre 2020, l’abbaye d’Arthous présente une exposition temporaire consacrée aux collections préhistoriques qu’elle conserve. Installée dans l’église, cette exposition est caractérisée par un regard croisé, à la fois scientifique et artistique. Elle se compose de photographies artistiques réalisées par Claire Artemyz et d’une présentation du contexte archéologique des œuvres interprétées par la photographe.



PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION


L’exposition développe deux approches, artistique et scientifique. Celles-ci sont matérialisées par des supports de deux couleurs différentes : gris clair pour les photographies et les commentaires de l’artiste et noir pour les éléments de contextualisation archéologiques qui donnent des clefs de compréhension des œuvres préhistoriques photographiées.

L’exposition s’adresse à tous les publics et privilégie l’émotion suscitée par ce double travail artistique : celui des chasseurs-cueilleurs magdaléniens et celui de Claire Artemyz. Elle n’est pas une addition de deux regards mais une construction homogène, une invitation à vivre une expérience fondée sur l’importance accordée à l’imaginaire. Les photographies, bien qu’il s’agisse d’interprétations qui peuvent prendre des libertés par rapport aux connaissances scientifiques, sont toujours profondément respectueuses de la pensée paléolithique. L’église romane, entièrement restaurée, offre un écrin idéal à ce dialogue entre la connaissance poétique et la connaissance scientifique. La nef dévoile des tirages de grandes dimensions (3x1 mètres) constitués de montages photographiques associant différents angles de vue des sculptures de chevaux dans une démarche cinématographique audacieuse. Inversement, des photographies de plus petits formats (60x40 centimètres) sont présentées dans le transept et les absidioles. À l’inverse de la nef et de l’abside où se déploie un fort parti-pris artistique, les espaces plus intimistes du transept et des deux absidioles laissent davantage de place aux explications scientifiques que ce soit au travers des notices ou d’une présentation de type thématique et/ou inventaire (la signification du cheval ; les restes humains de Duruthy ; le bestiaire de Sorde ; l’art géométrique de Sorde). Les œuvres préhistoriques révélées dans les photographies proviennent de la collection de l’abbaye d’Arthous mais aussi de la collection du musée d’Archéologie nationale, à Saint-Germain-en-Laye, qui regroupe la plupart des autres œuvres préhistoriques emblématiques des Pyrénées (Isturitz, Lourdes, Mas-d’Azil, Bruniquel). Les vestiges préhistoriques de Sorde-l’Abbaye conservés à Arthous sont ainsi replacés au sein du Magdalénien des Pyrénées.


Photo Valériane Alexandre.



LE TRÉSOR PRÉHISTORIQUE DE L’ABBAYE D’ARTHOUS

Le site départemental de l’abbaye d’Arthousabrite une importante collection préhistorique issue de quatre abris sous roche situés à une dizaine de kilomètres d’Arthous, sur la commune de Sorde-l’Abbaye : Duruthy, Dufaure, Grand Pastou, Petit Pastou. Connu et exploré depuis le XIXe siècle, le gisement préhistorique de Sorde est une référence de la Préhistoire des Pyrénées. En 1961, le préhistorien Robert Arambourou est à l’origine de découvertes importantes à Duruthy : des restes humains paléolithiques et trois sculptures de chevaux en pierre et en ivoire de mammouth datés d’environ 17 000 ans. De nombreux vestiges sont exhumés lors de ses fouilles : gravures de renne, de bouquetin, de bison, silex, os d’animaux, etc. En 1972, pour commémorer le centenaire de la découverte de l’abri Duruthy, un premier musée d’archéologie conçu par Robert Arambourou est inauguré à l’abbaye d’Arthous. Le mobilier archéologique issu de ses propres fouilles est alors présenté dans l’aile ouest de l’abbaye. De ce premier musée, seule une soixantaine de pièces a été conservée dans la muséographie actuelle du début des années 2000 dont les trois sculptures de chevaux, fleurons de la collection de l’abbaye d’Arthous. En 2020, l’exposition temporaire « Au grand galop » met à l’honneur quelques pièces significatives de cette collection. Elle accompagne et prolonge un projet de modernisation de la présentation de ces trois sculptures dans un nouvel espace permanent dit « salle des trésors » dont l’ouverture est prévue pour les Journées européennes du patrimoine en septembre.





CLAIRE ARTEMYZ, UNE « PHOTOGRAPHE DES ORIGINES » Dans l’objectif de valoriser ces vestiges précieux, le Département des Landes a initié, en 2019, un partenariat artistique avec la photographe Claire Artemyz. Depuis plus de 10 ans, cette artiste porte un regard singulier sur les objets de la Préhistoire, à partir d’originaux issus de collections muséales. Sa technique, fondée sur des plans resserrés et une utilisation minutieuse de la lumière et du clair-obscur, sublime le choix des matières opéré par les artistes du Paléolithique et révèle la vitalité de leurs œuvres d’art. Les photographies artistiques de Claire Artemyz cherchent à transmettre l’expérience sensible, engendrent l’onirisme et laissent libre cours à l’imaginaire. Sous son objectif, l’intimité de l’objet archéologique est exposée dans ce qu’il a de plus signifiant. La présentation de l’objet, souvent sur fond noir, et l’utilisation fréquente de flous d’arrière-plan permettent de faire abstraction du contexte. Cette courte profondeur de champ rappelle l’observation au microscope. Son art épuré et la recherche scientifique la plus actuelle trouvent une convergence dans la quête de l’essence de l’objet. Dans le cadre de cette exposition, Claire Artemyz a été invitée à explorer une vingtaine de pièces archéologiques de la collection de l’abbaye d’Arthous : éléments de parure, représentations animales, crâne humain, etc. Cette sélection donne un aperçu de la diversité des vestiges découverts. Une attention particulière a toutefois été portée aux trois sculptures de chevaux. Les photographies réalisées expriment tout leur potentiel d'évocation grâce à l'assemblage imaginé par l'artiste (par exemple les grandes frises présentées dans cette exposition) ou bien suggéré par le rapprochement des images.

Aurélien Simonet Archéologue départemental Commissaire de l’exposition


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